Juste une mise au point, extrait n° 4.
Quand Lucas avait reçu le mail de Victoire lui annonçant son départ, il avait paniqué à l’idée de la perdre. À son retour en France, il avait fait le triste constat, seul, dans leur grande maison, que tout était bien réel.
La solitude imposée lui avait permis de ressasser les trois dernières années et de reconnaître bien malgré lui qu’une grande part des torts lui incombaient. La vérité avait été amère.
En repensant aux jours heureux, l’idée de racheter un bateau germa dans sa tête. C’était une passion commune, il considéra cela comme un premier pas vers sa reconquête. Le voilier leur permettrait de passer un peu de temps ensemble et de lui prouver qu’il était capable de faire des efforts pour changer.
Il demanda à Seb de prospecter pour lui et de lui envoyer une première sélection. Ensuite, il contacta les vendeurs, son choix s’arrêta sur un Bavaria 37 de 11,60 mètres, de quoi vivre à bord quand il serait à Dahouët et de quoi partir quelques jours si Victoire le désirait.
Sitôt les papiers signés, ils chargèrent le matériel que Lucas avait pris soin d’acheter avant son départ de Paris.
Les deux hommes quittèrent le port, la météo s’annonçait calme pour un mois de décembre. Ils devaient mettre environ trois heures pour arriver à la marée du soir dans le petit port de Dahouët où il avait pris soin de réserver un emplacement à quai.
Sur la mer calme, Lucas retrouva les sensations oubliées depuis deux ans ainsi que le plaisir du grand large. Seb était un bon coéquipier, il se promit de l’emmener plus souvent avec lui. Ils franchirent l’entrée de Dahouët vers vingt heures. Dans l’obscurité de la nuit, les manœuvres pour se placer dans le petit port furent délicates, Lucas n’avait rien perdu de sa dextérité, au bout de trente minutes, le bateau fut amarré solidement pour la nuit.